Pushkar, un réveil un milieu des chameaux (novembre 2017)
Une petite ville qui apparaît au milieu du désert Rajasthani, après des heures à se perdre dans des étendues de sable, en voiture ou en train, Pushkar est déjà un émerveillement en soi. Comme d’autres villes sacrées de l’Hindouisme, Varanasi étant la plus visitée, la cité s’organise autour de Ghats centraux, sorte de grands escaliers qui longent ou encerclent un point d’eau sacré « Holy water ». Ici c’est un lac artificiel. Tous les soirs les Indiens viennent y prier lors des cérémonies Puja où se répondent chants, démonstrations lumineuses et hautes en couleurs. Une fois par an, tout le Rajasthan vient y faire le commerce des chameaux et des chevaux. C’est la Pushkar fair, et ce rendez-vous est aux paysans du Rajasthan ce que le salon de l’automobile est aux passionnés de l’engin à 4 roue chez nous. Pendant 5 jours, des dizaines de milliers de chameaux et chevaux entraînent avec eux autant d’indiens propriétaires, acheteurs, vendeurs ambulants, photographes, simple curieux, croyants, athées, barbus, enturbannés, et au milieu de ce décor, quelques touristes qui dénotent vraiment. Le meilleur moment de ce rassemblement se vit sans aucun doute aux heures les plus avancées de l’aube, lorsque le soleil commence tout juste à sortir de l’horizon et à imprimer une couleur rosée-rouge à la brume légère qui ne quitte jamais tout à fait le ciel indien. On gagne le désert en bordure de ville et on se retrouve à marcher au milieu des campements des familles de propriétaires, leurs chameaux, leurs chevaux, qui s’étendent à perte de vue. On zigzague entre les petits feux de camps allumés pendant la nuit pour se réchauffer et qui servent maintenant à chauffer le café. Spectacle exceptionnel de ces hommes et ces femmes accroupis devant leur tente, en train de préparer le Chai, pendant que d’autres nourrissent et nettoient leur bête. Comme partout en Inde, des visages, des odeurs, des regards, mais ici particulièrement, à 5h du matin, l’impression d’avoir été transporté au coeur d’un conte des milles et une nuit, l’envie étrange d’enfourner un cheval, de dresser un chameau, de s’accroupir aussi en mettant ses mains autour d’une tasse de Chai bouillante pour se réchauffer. Ce n’est que la première semaine de voyage, et nous sommes déjà totalement ailleurs.